- Neurodéveloppement
Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont dus à des anomalies du neurodéveloppement, c’est-à-dire du développement neurologique. Elles affectent la manière dont la personne perçoit le monde, interagit et communique, et se traduisent aussi par certains comportements stéréotypés.
- Troubles de la communication sociale
Plusieurs manifestations sont possibles : difficulté à s’exprimer à l’oral ou à l’écrit, difficulté à comprendre les intentions et les émotions des autres, à s’intégrer dans une conversation.
- Comportements stéréotypés
Les personnes atteintes ont besoin de routines, vont avoir un comportement ou un discours répétitif. Elles peuvent être réticentes au changement et présenter des réactions sensorielles particulières (au bruit, à la lumière, au toucher…).
- Facteurs génétiques et environnementaux
Les causes de l’autisme sont multifactorielles et encore mal connues. Des centaines de gènes sont impliqués, ainsi que des facteurs externes difficiles à identifier (pollution, manque d’oxygène, virus, toxines…).
- Spectre large
On parle aujourd’hui de troubles du spectre de l’autisme, qui regroupent autant de formes d’autisme que de personnes atteintes. Les TSA comprennent une grande diversité de troubles avec des capacités d’insertion sociable très variables d’une personne à l’autre. L’autisme est reconnu comme handicap en France depuis 1996.
- Une prise en charge globale
Les TSA ne se soignent pas, mais on peut améliorer le quotidien des personnes concernées par une prise en charge adaptée, pluridisciplinaire et individualisée, qui suit le patient depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte.
Vrai / Faux
- L’autisme est une maladie psychologique
Faux. L’autisme n’est pas une maladie mais un handicap dû à un trouble du neurodéveloppement
- L’autisme ne concerne que les garçons
Faux. L’autisme touche les garçons et les filles, mais il est vrai que les garçons semblent plus nombreux. Néanmoins, on note que les filles sont souvent diagnostiquées plus tard car elles présentent des symptômes parfois plus discrets.
- Les personnes autistes n’ont pas d’empathie
Faux. Certaines personnes atteintes d’autisme sont tout à fait capables d’empathie, voire sont hypersensibles. Mais elles ont des difficultés à comprendre les signes émotionnels, ou à exprimer leurs émotions.
- Les autistes sont surdoués
Faux. Certains sont plus habiles et ont un QI élevé, d’autres présentent des déficiences intellectuelles associées. On remarque souvent des pics et des déficits de compétences plus contrastés.
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Pour aller plus loin
L’autisme, un handicap au spectre large
L’autisme est un handicap dû à des troubles de neurodéveloppement pendant la grossesse. L’autisme, et plus largement les troubles du spectre de l’autisme (TSA), se manifeste avant l’âge de 3 ans et persiste tout au long de la vie. En France, on dénombre 700 000 personnes atteintes de TSA. « Toute la population est concernée, pointe Morgane Phelep, responsable du pôle ressources TND des Genêts d’Or. Enfants, adultes, de toutes catégories socioprofessionnelles, hommes ou femmes… À noter que l’on compte trois garçons pour une fille diagnostiqués, mais les symptômes sont parfois plus discrets chez les filles. Pendant longtemps, l’autisme a été considéré comme un trouble masculin : la recherche s’est concentrée sur les hommes et les outils diagnostics ont été conçus selon les symptômes masculins ».
Les TSA se traduisent de façon très variable d’une personne à l’autre, mais on peut retrouver deux grandes catégories de symptômes : les troubles de la communication et des altérations des interactions sociales d’une part, et les troubles du comportement d’autre part. « Il existe autant de formes d’autisme que de personnes atteintes, mais à chaque fois on retrouve ces problèmes de communication et les intérêts spécifiques stéréotypés. L’intensité des troubles varie selon la personne, son âge, son environnement, sans compter que les symptômes évoluent. L’autisme sera plus ou moins visible selon la sévérité des symptômes, l’accompagnement familial, le parcours, etc. »
Beaucoup de clichés ou d’idées reçues sur l’autisme sont encore présents dans la population. « Les autistes sont surdoués, ne sont pas capables d’empathie, sont dans leur bulle ou ne peuvent pas devenir parents ou avoir un travail… Tout cela est faux, car chaque cas est unique. Les personnes autistes sont capables de communiquer, mais à leur manière. Il leur manque seulement des outils adaptés pour communiquer. À nous de faire preuve d’empathie pour faciliter cette communication. Par ailleurs, il n’est pas rare de voir des parents découvrir leur autisme alors qu’ils venaient faire diagnostiquer leur enfant : le spectre de l’autisme est très large, certains vivent en autonomie, ou même travaillent. D’autres ont besoin de davantage d’accompagnement. Il faut continuer à informer, former et sensibiliser la population, y compris le milieu professionnel : le monde est fait pour les neurotypiques, les autistes vivent dans un monde différent, ils peuvent créer et imaginer des choses autrement. C’est aussi une richesse ! »